Blandine
Scelles
performance
galerie
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D'un corps absenté, utilisé,
consommé, violé, peut-on vivre le printemps;
saison de la renaissance, saison des amours ?
Lorsque Marina Abramovicz a vu mon travail, elle
m’a parlé de Ana Mendieta
qui s’inscrivait dans la performance et le rituel.
Ce 3 Avril, je me suis appuyée sur une
œuvre de Ana Mendieta sur le viol,
faite en 1973, pour pouvoir aller au-delà.
Le sujet est toujours aussi actuel
malheureusement, mais ma manière de
l’aborder est différente ; en 2006, il
n’est plus possible de traiter de
sujets violents par la violence (je suis pourtant persuadée
que c’était le
meilleur moyen en 70, mais nous sommes blindés
aujourd’hui). Maintenant,
j’essaie la douceur… !
De plus, notre société
moderne nous envoie un grand nombre de stimuli qui
sont intrusifs pour la plupart.
Lorsque j’aborde le thème du
viol, je parle de toutes ces intrusions
auxquelles nous ne faisons même plus attention. Nous avons,
pour la plupart,
perdu notre intégrité et subissons ces agressions
sans plus nous en apercevoir.
Parler du viol, est donc un acte politique de
socialisation, rétablir des
liens sensibles entre les individus. Il y a urgence en ces jours.
La représentation
théâtrale induit elle aussi un certain
comportement. Le spectateur
est mis dans une torpeur passive, dans une incapacité
à réagir en direct ;
dans une situation qui est proche de celle dans laquelle se trouve la
victime
du viol.
Pour aborder la question du viol,
j’interroge les codes même de la
représentation théâtrale,
particulièrement le rapport au spectateur. Je reste
très vigilante dans mon rapport à
l’autre, pour créer une relation en dehors de
la violation de l’intégrité et
l’empêchement à la liberté
d’autrui.