Blandine Scelles
performance
galerie

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Prête à printemps?
La MACH'Inante, Montreuil 
/  3 avril 2006

Transformance: corps, mots, jardin reproduit dans la salle, jet d'eau+ voix +Vidéo
                Public disposé en frontal; devant le jardin

Durée : 2h

Propos :
Hommage à Ana Mendieta
                il s'agit d'entrer dans un rituel d'art joyeux qui délivre des méconnaissances par rapport à la naissance.
                Par la naissance, une lignée se crée. Comment une femme est-elle reliée à une femme; elle même reliée...
                Ressentir ces liens.


Actions : Planter des primevères dans le jardin sauvage où s’est commis un crime, sous une pluie chaude
                et régénérescente.

Ecrits : Ghérasim Luca et Emily Dickinson

Créations Vidéo : asp-peau, printemps compilation, eventrer le renoncement

Remerciements à Agnès pour le jet d'eau, à Elisabeth pour la lecture de Luca

               
Photos :
Eric Morency

D'un corps absenté, utilisé, consommé, violé, peut-on vivre le printemps; saison de la renaissance, saison des amours ?
Lorsque Marina Abramovicz a vu mon travail, elle m’a parlé de Ana Mendieta qui s’inscrivait dans la performance et le rituel.

Ce 3 Avril, je me suis appuyée sur une œuvre de Ana Mendieta sur le viol, faite en 1973, pour pouvoir aller au-delà.
Le sujet est toujours aussi actuel malheureusement, mais ma manière de l’aborder est différente ; en 2006, il n’est plus possible de traiter de sujets violents par la violence (je suis pourtant persuadée que c’était le meilleur moyen en 70, mais nous sommes blindés aujourd’hui). Maintenant, j’essaie la douceur… !

De plus, notre société moderne nous envoie un grand nombre de stimuli qui sont intrusifs pour la plupart.
Lorsque j’aborde le thème du viol, je parle de toutes ces intrusions auxquelles nous ne faisons même plus attention. Nous avons, pour la plupart, perdu notre intégrité et subissons ces agressions sans plus nous en apercevoir.

Parler du viol, est donc un acte politique de socialisation, rétablir des liens sensibles entre les individus. Il y a urgence en ces jours.
 
La représentation théâtrale induit elle aussi un certain comportement. Le spectateur est mis dans une torpeur passive, dans une incapacité à réagir en direct ; dans une situation qui est proche de celle dans laquelle se trouve la victime du viol.
Pour aborder la question du viol, j’interroge les codes même de la représentation théâtrale, particulièrement le rapport au spectateur. Je reste très vigilante dans mon rapport à l’autre, pour créer une relation en dehors de la violation de l’intégrité et l’empêchement à la liberté d’autrui.